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Méthode

Plusieurs approches de l’isolement

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La littérature scientifique amène à distinguer plusieurs formes d’isolement : l’isolement géographique (vivre loin des autres et des services), l’isolement culturel (se sentir marginalisé, sentiment de valeurs dépréciées…)1, ou encore l’isolement social (avoir des relations sociales réduites) en sont des exemples. Pour ce dernier cas, Jean-Louis Pan Ké Son identifie trois états distincts : isolement relationnel, solitude, et le fait de vivre seul2. L’isolement relationnel correspond conventionnellement à la mesure du nombre de personnes ayant eu quatre contacts ou moins hors de leur ménage au cours d’une semaine3. Vivre seul se rapporte au fait de résider seul dans son logement. La solitude renvoie quant à elle à une situation de mal-être et de qualité des relations entretenues4.

Il est ici fait référence à deux formes d’isolement :

  • l’isolement géographique, sous le prisme de l’accessibilité à des services d’ordre divers (transports, santé, culture, commerces…) dans le sens où il peut être facteur de limitation ou de renoncement à certains services et mobilités ;
  • l’isolement résidentiel, traduit ici par le fait de vivre seul. Comme indiqué ci-avant, il ne s’agit pas pour autant de considérer ici que vivre seul est synonyme d’isolement relationnel, ni même du fait de se sentir isolé. Néanmoins, le fait de vivre seul représente un facteur d’accroissement du sentiment de solitude. En effet, comme le montrent les résultats du rapport 2020 de la Fondation de France5, le fait de vivre seul dans son logement exacerbe le sentiment de solitude : 34 % des personnes vivant seules déclarent se sentir seules ou isolées de façon régulière, contre 19 % pour l’ensemble de la population.

1. Gumuchian Hervé, Meriaudeau Robert, Peltier C. L’isolement en montagne : éléments de réflexion. In : Revue de Géographie Alpine. 1980, vol. 68, n° 4, pp. 305-325.
2. Pan Ké shon Jean-Louis. Être seul, In : Données sociales. Insee. 2002, pp. 587-597.
3. Cette mesure ne saurait bien sûr pas rendre compte de la qualité des contacts qui ont cours, ni de leur importance affective (Delisle Marc-André. La République du silence. Solitude et vieillissement. Laboratoire de recherches sociologiques, Département de sociologie de l’Université Laval. 1987, Rapports de recherche n° 25, 149 p.).
4. Pan Ké Shon Jean-Louis. Isolement relationnel et mal-être. In : Insee Première. Novembre 2003, n° 931, 4 p.
5. Fondation de France. Les solitudes en France. 10 ans d’observation de l’isolement relationnel : un phénomène en forte progression. 2020, 186 p.

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