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Amélioration de l'environnement social et bâti des aînés : les collectivités amies des aînés

Auteure : Angélique Giacomini (Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés)
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La modification des repères démographiques et l’émergence d’une nouvelle société de la longévité nous engagent à mettre en avant la force vive que représentent les plus âgés. Celle-ci s’observe à travers la solidarité intrafamiliale, mais aussi via le domaine de la consommation, ou encore par une forte implication des aînés dans la société. De nombreuses collectivités amies des aînés1 ont déjà compris que les habitants âgés étaient
une réelle ressource pour leur territoire. C’est ainsi que certaines d’entre elles ont fait du vieillissement un axe majeur de leur politique de revitalisation des centres-villes ou centres-bourgs, par exemple dans le cadre du programme Action Coeur de ville. Sur ce sujet, les villes de Dijon et de Boulogne-sur-Mer ont ainsi mis en place des chartes de commerçants « amis des aînés », qui s’engagent à avoir des égards appuyés vis-à-vis des plus âgés (des étiquettes plus lisibles, de la livraison à domicile, une chaise à disposition…).
Certaines collectivités amies des aînés ont aussi fait le choix de s’appuyer sur la contribution des aînés à la société en favorisant leur engagement bénévole, en le valorisant ou encore en abordant la question de la grand-parentalité qui constitue un élément important de la transmission réciproque et du vivre-ensemble entre les générations. C’est le cas de la ville de Metz qui propose des activités gratuites aux grands-parents qui accompagnent leurs petits-enfants lors de sessions municipales d’animations estivales. La Ville d’Angers s’appuie, quant à elle, sur un important réseau de bénévoles âgés engagés dans la solidarité et l’envie d’agir localement.

 

Des dynamiques locales très fortes existent pour améliorer la qualité de vie des aînés et pour leur permettre de vivre le plus longtemps possible à domicile. Celles-ci démontrent l’inventivité qui est à l’oeuvre pour pallier des contextes spécifiques, comme l’éloignement des services ou les difficultés de mobilité. Ces initiatives ne se cantonnent pas qu’à la dimension médico-sociale. En effet, pour améliorer l’environnement social et bâti des aînés, les collectivités amies des aînés déploient leur action autour de huit thématiques, faisant par là même écho à la définition de la santé au sens de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »2 :

  • la culture et les loisirs, comme à Morteau (Doubs) qui propose des séances de « ciné-seniors », ou à Nantes (Loire-Atlantique) qui propose du parrainage culturel (un réseau de bénévoles engagés à accompagner les « parrainés » aux événements et spectacles de leurs choix) ;
  • l’habitat, comme à Valenciennes (Nord) qui propose un service de conciergerie ou à Brest qui développe la cohabitation intergénérationnelle ;
  • les transports et la mobilité, comme à Saint-Germain au Mont d’Or (Rhône) qui a créé une navette dédiée aux aînés, ou à Saint-Quentin (Aisne) qui propose un service de covoiturage culturel (permettant aux seniors d’assister aux spectacles et d’être véhiculés directement à leur domicile par les abonnés de la saison culturelle) ;
  • les espaces extérieurs et bâtiments, comme à Belfort (Territoire de Belfort) qui a implanté des bancs adaptés dans la ville, ou à Chamalières (Puy-de-Dôme) qui a installé des agrès pour favoriser l’activité physique des aînés ;
  • l’information et la communication, comme à Limonest (Rhône) qui propose des ateliers d’initiation au numérique, ou à Sceaux (Hauts-de-Seine) qui a créé un Espace seniors (« lieu ressource » situé en coeur de ville à proximité des commerces, accessible, reconnu et identifié par les seniors, les proches aidants, les professionnels et les acteurs locaux) ;
  • le lien social et la solidarité, comme à Grenoble (Isère) qui a organisé des « Papyfoot / Mamifoot » intergénérationnels, ou au Pays de Mormal (Nord) qui a structuré un réseau de bénévoles proposant des visites de courtoisie pour lutter contre l’isolement ;
  • l’autonomie, les services et les soins, comme à Saint-Étienne (Loire) qui a mis en place des « référents fragilité » pour agir en prévention de la perte d’autonomie à domicile, ou à Romans-sur-Isère (Drôme) qui a mis en avant les aidants à travers une pièce de théâtre dédiée ;
  • la participation citoyenne et l’emploi, comme à Meaulne-Vitray (Allier) qui sollicite la contribution des aînés dans le cadre du Téléthon, ou à Colomiers (Haute-Garonne) qui propose des cycles de préparation à la retraite (ateliers visant à accompagner les retraités dans la définition de leur nouvelle vie à travers la compréhension des enjeux et modifications liés à la retraite ainsi que la présentation des activités proposées dans la commune).

1. Afin d’adhérer au réseau, les collectivités sont notamment tenues de signer une charte d’engagement et peuvent décider, si elles le souhaitent, de s’engager dans un processus de labellisation.
2. Retrouvez 66 idées pour une collectivité bienveillante envers les aînés : http://villesamiesdesaines-rf.fr/ressources.

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