Malgré la place accordée aux modes de déplacement actifs dans certains pays comme dans les villes allemandes, la voiture continue de structurer avec force les déplacements quotidiens des Européens de l’Ouest, ce qui se traduit directement dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ces pays. En raison de leur population nombreuse mais également de l’équipement important des ménages en automobiles, l’Allemagne, la France, le Royaume- Uni et l’Italie sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre et totalisent à eux quatre 55 % des émissions de GES du continent dues à la circulation automobile. Rapporté au nombre d’habitants, les Luxembourgeois (3,7 tonnes par hab. et par an), les Chypriotes (2,3) et les Finlandais (2,2) sont les plus gros émetteurs de GES tandis que les Roumains, les Slovaques et les Hongrois émettent chaque année moins de 0,7 tonnes de GES en conduisant. D’une manière générale, à l’échelle européenne, les pays d’Europe centrale sont de petits émetteurs de GES comparativement à leur population, du fait d’un moindre équipement en automobile des ménages de ces pays. La France se situe quant à elle dans la moyenne européenne avec un peu plus d’une tonne de GES émise chaque année par habitant en raison de la pollution automobile, soit autant que le Royaume-Uni ou encore l’Espagne.
Sur la période 2007-2016, les émissions de GES dues à la circulation automobile ont diminué en moyenne de 4,8 % à l’échelle de l’Union Européenne à 28 (et de 1,4 % en France) ; mais après une période de forte baisse entre 2007 et 2013, les émissions sont globalement reparties à la hausse (+ 5,7 %) entre 2013 et 2016 (+ 3,3 % en France). Parmi les pays affichant une baisse continue figurent quelques pays frontaliers de l’Allemagne (Liechtenstein, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse) et scandinaves (Norvège et Suède) mais aussi la Grèce, qui a enregistré une baisse conséquente des émissions de GES issues du trafic automobile sur l’ensemble de la période (-32 %). À l’inverse, en Europe centrale (sauf en Croatie et en Hongrie), les émissions de GES ont augmenté sur toute la période dans un contexte de démocratisation de l’accès à l’automobile depuis une vingtaine d’années. Ainsi, en Roumanie, Bulgarie, Pologne et Slovaquie, la quantité de GES émis par la circulation automobile a crû de plus de 25 % au cours des dernières années.
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LES DÉPENSES DE TRANSPORT DES EUROPÉENS
Dans la majorité des pays européens, la part des dépenses des ménages consacrée aux transports oscille entre 11 et 12 %. Les Français consacrent un peu plus de 13 % de leur budget aux dépenses de transport, valeur légèrement inférieure à celle de l’Allemagne (14,4 %) et du Royaume-Uni (14,0 %) mais supérieure à celle de nos voisins belges (11,0 %), espagnols (10,8 %) et surtout suisses (9,4 %). La Suisse, dont le réseau de transports en commun est particulièrement développé et fréquenté, est le pays européen où le poids des transports dans le budget des ménages est le plus bas d’Europe de l’Ouest.
Dans la majorité des pays, le poids des transports dans le budget des ménages est stable. En Serbie, en Bulgarie et en Pologne, il augmente néanmoins, parfois à un rythme rapide (respectivement + 2,8 % par an, + 0,9 % par an et + 0,8 % par an). À l’inverse, au Portugal, à Malte, au Monténégro, en Hongrie ou encore en Italie, ce poids diminue. Ces évolutions peuvent résulter d’une hausse ou d’une baisse du pouvoir d’achat (en raison de variations des coûts de transport par exemple) ou bien d’évolutions dans les comportements de mobilité (report modal, réduction du nombre ou des distances de déplacements).