Cette importance des grandes familles ne signifie pourtant pas que les grands ménages sont la norme dans l’Hexagone. La France est, au contraire, l’un des pays d’Europe où la taille moyenne des ménages est l’une des plus petites. Celle-ci s’établit à 2,2 personnes en moyenne en 2016 contre 2,3 personnes en moyenne à l’échelle de l’Union européenne (UE28).
De très forts contrastes s’observent par ailleurs entre les Etats membres. Dans certains pays de l’Est, la taille moyenne des ménages est nettement plus importante (2,8 personnes). C’est notamment le cas en Pologne, où les solidarités familiales se traduisent notamment par la constitution de ménages multigénérationnels.
A l’inverse, dans les pays d’Europe du Nord comme le Danemark, où le modèle de la « famille » s’est très largement émancipé des schémas les plus traditionnels, cette taille moyenne des ménages n’est que de 2,0 personnes.
Le niveau relativement bas de la taille moyenne des ménages en France est dû à la forte proportion de personnes vivant seules (36 % des ménages français en 2017), notamment chez les plus âgés. La France est en effet l’un des pays où la part des 65 ans et plus vivant seuls est l’une des plus élevées d’Europe. Des tendances similaires s’observent en Scandinavie et dans les pays baltes.
En Europe du Sud et de l’Est, la situation est diamétralement opposée. Les personnes âgées qui ne sont pas en institution (maisons de retraites, hôpitaux, etc.) vivent principalement avec d’autres personnes (leurs enfants devenus adultes). Par exemple en Pologne, en 2017, 43,4 % des 65 ans et plus encore dans un ménage vivent avec une autre personne que leur conjoint. Cette proportion est de 35,5 % en Espagne, de 29,1 % en Italie, contre seulement 9,4 % en France et jusqu’à un minimum de 3 % en Suède et au Danemark.