Dans un contexte de croissance économique mondiale et européenne très favorable, la période 2015-2017 a été marquée par une forte augmentation du nombre de projets d’investissements (création ou extension d’activité) des entreprises industrielles en France. L’année 2017 s’est distinguée par un solde ouverture/fermeture d’usine positif pour la première fois depuis 2009. 125 ouvertures de sites industriels ont ainsi pu être recensées contre 100 fermetures (source : observatoire de l’investissement, Trendeo). La production manufacturière a également augmenté, l’investissement a poursuivi sa dynamique et l’industrie a recréé de l’emploi net pour la première fois depuis 2007.
Ce rebond du secteur industriel en 2017, souligné par les différents observatoires ou baromètres publiés en début d’année 2018, s’est accompagné d’un retour de la confiance des industriels qui, selon l’Insee, anticipent pour 2018 une hausse de leurs dépenses d’investissement de 4 % par rapport à 2017, dans tous les secteurs et particulièrement dans la fabrication des biens d’équipement.
Par ailleurs, les investissements étrangers dans les activités de production ont été en progression de 23 % par rapport à 2016. Ces investissements concernent essentiellement des projets d’extension de sites de production déjà présents en France (9 % de nouvelles implantations) dans les secteurs de l’industrie automobile, de l’agroalimentaire, de la chimie, des machines et équipements mécaniques et des métaux. Pour autant, il serait prématuré de conclure que cette dynamique positive de l’investissement industriel en France signe une reprise industrielle durable et un progrès structurel de la compétitivité de l’industrie française par rapport aux autres pays européens.
Des facteurs de fragilité du secteur industriel, insuffisamment engagé dans la révolution technologique, demeurent et la compétitivité de la France, c’est-à-dire la position de la France par rapport aux pays comparables et à la moyenne européenne, ne s’est pas suffisamment améliorée. Les signaux positifs constatés en 2017 en termes de solde de création de sites industriels reposent pour une grande part sur une diminution sensible des fermetures de site, les créations de site demeurant quant à elles toujours inférieures à ce qu’elles étaient en 2010. Par ailleurs, la part des investissements destinés au renouvellement des équipements demeure la plus importante alors que la part des investissements visant à introduire de nouveaux produits reste en deçà de sa moyenne de longue période. Enfin, la maturité digitale des entreprises industrielles, notamment celle des ETI, doit être renforcée.
Pour enclencher une reprise industrielle durable, le Gouvernement a engagé un plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) qui vise à redonner aux entreprises françaises les leviers nécessaires pour croître, créer des emplois, en faire des leaders de l’innovation et les aider à conquérir des parts de marché à l’international. Un des axes de ce plan d’action qui fait l’objet d’un projet de loi a pour objectif de développer les fonds propres des entreprises françaises en agissant sur plusieurs leviers :
- Simplifier l’accès à la cotation afin de favoriser le recours des entreprises aux marchés financiers ;
- Mobiliser les investisseurs publics au service du financement des entreprises ;
- encourager les investissements en fonds propres et de long terme au niveau européen ;
- Renforcer l’attractivité du plan d’épargne en actions et du plan d’épargne en actions PME afin de mobiliser davantage l’épargne des ménages en faveur du financement en fonds propres des entreprises ;
- Renforcer la contribution de l’assurance-vie au financement de l’économie en dynamisant le rendement de cette épargne pour les assurés.
Ce plan d’action présenté au Parlement à l’été 2018 doit inciter les TPE et PME à grandir, à développer l’innovation et leur internationalisation.