Bonne dernière en 1990 des cinq destinations étudiées, avec seulement 10000 travailleurs accueillis, la Belgique a su depuis attirer de nombreux actifs résidant en France. Leur nombre a quadruplé en vingt ans, la Belgique passant en 4e position, devant Monaco, au début des années 2000.
La majeure partie de ces actifs venant de France résident le long de la moitié nord de la frontière, de Maubeuge à Dunkerque, et travaillent dans un espace continu de Courtrai à Charleroi, sans oublier Bruxelles.
En comparaison des cohortes d’actifs se rendant vers d’autres pays, ils semblent avoir mieux résisté au phénomène de vieillissement constaté entre 1990 et 2013. Ils constituent en 2013 le contingent le plus jeune avec 53 % de moins de 30 ans, un taux supérieur à celui de la population active frontalière côté français (45 %).
Le profil professionnel de ces actifs se caractérise par la présence d’une majorité d’ouvriers, en 1990 (66 %) comme en 2013 (53 %), bien qu’en recul de 13 points. Ce recul témoigne d’une lente mutation des emplois : au bénéfice des cadres (+ 2 points) et surtout des professions intermédiaires (+ 9 points). De fait, le secteur tertiaire a gagné beaucoup de terrain depuis 1990 (+ 22 points).
Malgré une bande transfrontalière très urbanisée, qui aurait pu favoriser la présence de transports en commun, la voiture reste le moyen privilégié de déplacement (96 % des déplacements, contre 77 % en France).