La structure du parc de logements de chaque pays traduit un peu de son histoire et de ses choix politiques. Plutôt qu’une description exhaustive des spécificités de chaque pays européen, cette première partie met en lumière quelques traits saillants du parc de logements français en présentant ses grandes spécificités par rapport aux autres pays.
Un nombre de logements particulièrement important en France du fait de la surreprésentation des petits ménages
Avec 546 logements pour 1000 habitants en 2014 contre environ 460 en moyenne1, la France se classe au troisième rang des pays de l’OCDE pour le nombre de logements rapporté à la population, après la Grèce (573 pour 1000) et le Portugal (571). Ce nombre élevé de logements s’explique par deux facteurs :
- En France, les personnes vivant seules et les petits ménages sont proportionnellement plus nombreux que dans les autres pays européens. Aussi, 33,8 % des logements français sont occupés par une personne seule, contre 30,4 %2 à l’échelle de l’Union européenne (UE); cette part s’élève même jusqu’à 51,1 % à Paris3. De manière générale, les logements abritant une ou deux personnes sont plus fréquents dans les pays du nord et de l’ouest de l’Europe, que dans ceux du sud et de l’est. Ce constat reflète les différences de taille moyenne des ménages qui existent entre les pays européens. En 2015, les ménages français sont composés en moyenne de 2,2 personnes4, contre 2,0 en Allemagne et dans les pays d’Europe du Nord, et plus de 2,5 en Grèce et dans la plupart des pays d’Europe de l’Est et du Sud. Les grands ménages sont ainsi plus nombreux dans les pays du Sud, où la décohabitation est plus tardive (voir encadré), et davantage encore dans ceux de l’Est. Aussi, à l’échelle européenne, seuls 2,7 % des logements abritent six personnes et plus; cette part est de 9,9 % en Pologne, 8,8 % en Slovénie et 8,4 % en Slovaquie.
- Près d’un logement français sur six est inoccupé. Logements vacants et résidences secondaires représentent en effet 16,8 % du parc français5, soit légèrement plus que la moyenne européenne (15,8 % de logements inoccupés dans l’UE 28). Cependant, cette proportion est nettement inférieure à celles observées dans des pays comme l’Italie (22,7 %), l’Espagne (28,3 %), le Portugal (31,9 %) ou encore la Grèce (35,3 %), pays caractérisés, comme la France, par une attractivité touristique sans équivalent par rapport à celle de l’Allemagne ou du Royaume-Uni.
1. Source : Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Questionnaire sur le logement social et abordable. Données 2010 pour Chypre et le Mexique ; 2011 pour le Canada, la République tchèque, l’Estonie, la Grèce, l’Italie, la Lettonie, Malte, la Roumanie, la Slovaquie et l’Espagne ; 2013 pour le Chili, la Croatie et le Japon ; 2014 pour la France, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, la Suisse et le Royaume-Uni ; 2015 pour la Corée. Information manquantes pour la Belgique, l’Islande, Israël et la Turquie.
2. Source : Eurostat, 2011, données absentes pour la Croatie, la Lituanie et la Finlande.
3. Plus de la moitié des logements parisiens sont donc occupés par une personne seule, une situation très spécifique à la capitale française, qui n’a d’égale que celle d’Oslo, la capitale de la Norvège.
4. Source : Eurostat : (enquête EU-SILC). Moyenne européenne (UE 28) : 2,3 personnes par ménage.
5. Source : Eurostat, 2011. 6. Source : OCDE, 2014. Ces chiffres diffèrent de ceux présentés dans la deuxième partie de la fiche (58,5 % de propriétaires occupants en France), issus de sources nationales (Filocom). Ils ont pour objectif de permettre la comparaison entre les pays mais pour l’analyse des espaces français, il convient de retenir les chiffres issus des sources françaises. Par ailleurs, il faut noter que la notion de propriétaire occupant ne prend pas en compte les propriétaires immobiliers qui sont locataires de leur résidence principale (4 % des ménages).