Si Aix-en-Provence et Marseille ont connu une croissance démographique et économique relativement élevée au cours des dernières décennies, ainsi qu’une progression rapide en matière d’innovation, de création d’entreprises et d’attractivité internationale, le taux de chômage y reste élevé et le niveau de qualification de la main-d’œuvre faible. Dans le cadre de la préparation du projet métropolitain, dont une des orientations est « une métropole ouverte pour tous et avec tous », une étude copilotée par le CGET et la Mission interministérielle du projet métropolitain Aix-Marseille-Provence a été réalisée en 2015, pour analyser le positionnement de la métropole dans les réseaux mondiaux d’entreprises multinationales. Elle a permis d’évaluer le poids et la nature de l’internationalisation de son économie, et donc sa capacité à s’intégrer dans la globalisation, mais aussi à créer de l’emploi et à densifier les réseaux locaux à l’échelle de la métropole.
La métropole Aix-Marseille-Provence compte 6 000 établissements d’entreprises multinationales (étrangères ou françaises ayant des implantations à l’étranger) représentant 160 000 emplois salariés, soit 24 % des emplois salariés de la métropole. L’implantation des entreprises multinationales (sièges ou filiales) reste globalement très concentrée dans certains territoires : 45 % à Marseille et 18 % à Aix-en-Provence. Cette métropole, comme l’ensemble des métropoles européennes, est bien intégrée dans les réseaux d’entreprises multinationales, mieux que les villes nord-américaines par exemple, et abrite davantage de liens entre entreprises locales.
L’internationalisation y est donc un moteur important de l’économie, même si Aix-Marseille-Provence, comme la plupart des autres métropoles françaises (à part Paris), reste moins bien insérée dans les réseaux d’entreprises multinationales que les autres métropoles portuaires européennes (Bristol, Anvers, Glasgow, Bilbao ou Liverpool). Elle souffre en effet d’un manque d’attractivité pour des filiales de compagnies nationales ou étrangères. Elle est placée au 80e rang mondial16 après Lille (45e) et Lyon (59e), avec comme particularité des liens essentiellement dirigés vers l’Afrique du Nord et l’Asie.
La métropole Aix-Marseille-Provence possède également un fort rayonnement hors de son territoire, avec des entreprises ayant des filiales implantées dans 236 villes, dont 80 % sont étrangères. Ce rayonnement est en grande partie dû à la présence du siège de la CMA-CGM, l’une des plus grandes compagnies maritimes du monde (implantée dans 107 villes de 83 pays). La comparaison avec dix métropoles mondiales de profil similaire a permis de mettre en relief le fort rayonnement de la métropole Aix-Marseille-Provence, avec ses fonctions portuaires et logistiques, ses industries liées à la transformation des ressources, puissantes localement, quoique davantage contrôlées depuis l’extérieur que dans les autres métropoles. L’étude montre aussi que les entreprises implantées dans cette métropole mobilisent moins d’investissements extérieurs, en particulier internationaux, et que la dépendance à Paris (en termes d’investissements) y est plus forte que la dépendance des autres villes étudiées par rapport à leurs capitales respectives.