En 2015, dans l’UE28, 20,3 % des jeunes actifs de 15-24 ans étaient au chômage (15,9 % en 2008), contre 9,4 % pour l’ensemble de la population d’âge actif (7 % en 2008). En 2013, une région sur quatre affichait un taux de chômage des jeunes supérieur à 35 %, particulièrement dans les États méridionaux. Dans la plupart des régions, la majorité des 15-24 ans ne font pas partie des forces de travail, au sens où ils n’occupent ni ne recherchent activement d’emploi, l’allongement des études retardant leur entrée sur un marché du travail par ailleurs incertain. Pour ceux qui ont quitté le système éducatif, la situation est souvent préoccupante. Les jeunes ont été particulièrement affectés par la crise (notamment en Irlande, au Portugal, en Espagne et en Grèce), soit parce qu’ils n’ont pas réussi à s’insérer sur le marché du travail, soit parce que, lorsqu’ils y sont parvenus, ils occupent plus souvent des emplois temporaires (CDD, intérim) que leurs aînés (43,5 % des jeunes contre 10,6 % des 25-64 ans dans l’UE15), et que ces formes d’emploi ont été touchées en premier par la crise. Surreprésentés dans les secteurs et les statuts d’emploi les plus exposés aux fluctuations conjoncturelles, les jeunes constituent souvent une variable d’ajustement sur le marché du travail. Le taux de jeunes non insérés (ni en emploi, ni en étude, ni en formation) s’est accru de 2 points de pourcentage dans l’UE entre 2008 et 2013, pour atteindre 13 % des 15-24 ans. Il dépassait 25 % dans certaines régions de Bulgarie, Roumanie, Italie, Espagne et Grèce en 2013, lesquelles ont également connu les plus fortes hausses durant la période de la dernière crise. La sortie du système de formation initiale sans diplôme constitue, pour les jeunes, un handicap lors de leur insertion sur le marché du travail, et un risque d’exclusion sociale. Aussi, l’un des grands objectifs de la Stratégie Europe 2020 en matière d’éducation est de faire passer la proportion de jeunes de 18 à 24 ans quittant prématurément le système scolaire (i.e. ceux qui n’achèvent pas le deuxième cycle de l’enseignement secondaire) sous le seuil de 10 %, alors qu’elle est de 11 % dans l’UE28 en 2015.
En 2015, plus de 15 pays ont déjà atteint la cible, au premier rang desquels la Croatie, la Slovénie, la Pologne et la République tchèque (3 à 6 % de jeunes quittant prématurément le système scolaire). En revanche, la Roumanie, Malte et l’Espagne sont encore très éloignés (19 à 20 %). Les sorties précoces sont plus fréquentes dans les pays du sud de l’Europe. En France, 9,3 % des 18-24 ans avaient quitté prématurément le système scolaire en 2015.
La cible nationale d’un maximum de 9,5 % est atteinte, mais les disparités territoriales restent fortes. Ainsi, sur les 1,2 million de jeunes non insérés que compte la France, près de 150 000 (soit 12,5 % d’entre eux) résident dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville : ils sont l’une des cibles principales du dispositif « Garantie jeunes ».
Le développement de l’enseignement supérieur est également un « grand objectif » d’Europe 2020, avec une cible d’au moins 40 % de diplômés du supérieur parmi les 30-34 ans en 2020. En 2015, ils étaient 38,7 % dans l’UE28. Comme la France, plus de la moitié des pays ont déjà atteint cet objectif, tandis que deux pays sont en deçà de 26 % (Roumanie et Italie). La France s’est fixé un objectif plus ambitieux pour 2020 (50 %), cible qu’elle n’a pas encore atteinte en 2015 (45,1 %). En termes d’éducation à l’horizon 2020, les gouvernements de l’UE souhaitent promouvoir une société et une économie accordant un rôle croissant au développement des connaissances (formation tout au long de la vie, lutte contre les difficultés de lecture, développement de l’enseignement pré-élémentaire, encouragement à la mobilité des étudiants entre pays de l’UE ou encore accompagnement de l’employabilité des diplômés du supérieur).