Si l’on observe la croissance de l’emploi sur une période plus récente (2007-2012), les dynamiques sont quelque peu différentes. Les espaces hors aires urbaines ont connu une croissance positive de l’emploi, quoique faible. Les petites et moyennes aires urbaines (de 15 000 à 200 000 habitants) ont quant à elles subi lourdement les conséquences de la crise de 2008 : en moyenne, elles ont détruit plus d’emplois qu’elles n’en ont créé. Les très grandes aires urbaines (500 000 à 3 000 000 habitants) sont les territoires qui ont le mieux jugulé l’impact de la crise : cette catégorie affiche la meilleure moyenne de croissance de l’emploi parmi les différentes classes d’aires urbaines (+ 0,7 % de croissance annuelle de l’emploi), du fait d’une structure économique plus favorable (les activités présentes dans les métropoles ont globalement été moins affectées par la crise). Mais, là encore, une grande hétérogénéité de dynamiques peut être observée à l’intérieur de cette classe, qui place en première position les villes de l’ouest et du sud de la France.
Ainsi, plus qu’un « effet taille » des très grandes aires urbaines, ce sont surtout des contrastes macrorégionaux qui apparaissent. Pour expliquer ces contrastes forts en matière de croissance de l’emploi, il convient donc d’observer d’autres facteurs au-delà de la taille des aires urbaines :
- Les effets de spécialisation (l’impact de la spécialisation d’un territoire dans un domaine économique dans la détermination de son taux de croissance) ;
- Les effets d’inertie (la géographie de la croissance de l’emploi est très stable, aussi les zones en croissance au cours d’une période connaissent souvent des dynamiques positives sur la période suivante, et réciproquement pour les zones à la croissance plus faible : dans ce cadre, quels impacts peuvent avoir les actions menées à l’échelle locale ?) ;
- Les effets d’appartenance macrorégionale (pourquoi les régions de l’Ouest et du Sud présentent-elles des dynamiques aussi favorables, et comment relancer la croissance d’un grand quart nord-est en déclin ?).
Mais avant d’aborder les facteurs explicatifs de la croissance de l’emploi dans les territoires, il importe d’étudier son corollaire, qui s’est imposé comme une composante structurelle du marché du travail français et européen depuis les années 1970 : le chômage.