En 1975, les 771 aires urbaines (voir encadré) de France métropolitaine regroupaient 84 % de la population et 87 % des emplois. Près de quarante ans plus tard, en 2012, ces parts sont passées respectivement à 84 % et 89 %, signe d’une très légère tendance à la concentration des emplois dans les espaces urbains.
Il existe en effet une polarisation assez nette de la croissance de l’emploi jusqu’aux années 1990 : seuls les pôles urbains et les couronnes des grandes aires urbaines ont vu leur nombre de d’emplois augmenter. Les autres types d’espace (couronnes des moyens et petits pôles, communes multipolarisées et communes hors influence des pôles) ont tous vu leur nombre d’emplois décroître.
À l’inverse, depuis le début des années 2000, l’emploi croît dans l’ensemble des espaces (sauf dans les couronnes des petits pôles, qui ne représentent que 0,1 % du total des emplois), avec un ralentissement marqué toutefois pour les petits et moyens pôles, qui ont le plus souffert de la crise économique depuis 2008, du fait de la place généralement plus importante que l’industrie y occupe. Les couronnes des grandes aires urbaines conjuguent une forte croissance démographique et la plus forte accélération de la croissance de l’emploi depuis les années 2000 (+ 37 % entre 1999 et 2012).
C’est dans les grandes aires urbaines (77,4 % de la population de France métropolitaine en 2012) que l’emploi s’est principalement accru entre 1975 et 1990, accentuant la concentration géographique de l’emploi : 80,2 % de l’ensemble des emplois y étaient localisés en 1990, contre 78,0 % en 1975. Le phénomène de concentration a cependant ralenti depuis les années 1990 : 81,5 % des emplois sont localisés dans les grandes aires urbaines en 2012, soit une augmentation de la concentration de l’emploi de 0,19 % par an entre 1975 et 1990, contre 0,08 % par an entre 1990 et 2012.
Définition - Les aires urbaines et le zonage en aires urbaines de 2010
Une aire urbaine est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (i.e. une unité urbaine d’au moins 1 500 emplois) et par une couronne périurbaine composée des communes où au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
On distingue les grandes aires urbaines (242 pôles d’au moins 10 000 emplois et leur couronne, couvrant un total de 15 562 communes), les moyennes aires (131 pôles de 5 000 à 10 000 emplois et leur couronne, couvrant 1 250 communes) et les petites aires (420 pôles de 1 500 à 5 000 emplois et leur couronne, couvrant 1 460 communes).
En dehors des aires urbaines, les communes sont classées en trois catégories :
- Les communes multipolarisées des grandes aires urbaines : 3 980 communes situées hors des aires, où au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs grandes aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une seule d’entre elles ;
- Les autres communes multipolarisées : communes situées hors de l’espace des grandes aires urbaines, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs aires quelle que soit leur taille ;
- Les communes isolées hors influence des pôles : communes n’appartenant pas à une aire et non multipolarisées. Les aires urbaines, datées de 2010, ont été établies en référence à la population connue au recensement de 2008.