La répartition géographique des titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur permet d’identifier des territoires dynamiques et compétitifs. À l’inverse la part des jeunes sans diplôme et la part des jeunes non insérés (ni en emploi ni en études) sont deux indicateurs de difficultés potentielles – au regard des enjeux de l’insertion sociale et du développement humain – pour entrer dans l’économie de la connaissance.
En France, la part des 18-24 ans ayant quitté prématurément le système scolaire et la formation s’élevait à 11,9 % en 2011, selon Eurostat. Supérieur à la cible (10 %) visée par l’Union européenne pour 2020, le taux de décrochage scolaire place la France en bas du tableau, en 20e position parmi les 28 pays de l’UE.
L’indicateur des sortants de formation initiale sans aucun diplôme ou avec uniquement le brevet des collèges permet de quantifier le faible niveau d’études au moment clé où les jeunes entrent sur le marché du travail. En 2011, la part de jeunes de 15 à 24 ans sans diplôme est comprise entre 4,6 % (zone d’emploi de Rennes) et 25,6 % (zone d’emploi de Calvi-L’Île-Rousse), avec une moyenne nationale de 8,9 %.
Dans les DOM, elle est comprise entre 10,7 % (Basse-Terre, en Guadeloupe) et 42,6 % (Saint Laurent, en Guyane), avec une moyenne beaucoup plus élevée qu’en métropole (17,7 %). Les zones d’emploi des grandes aires urbaines sont marquées par de faibles taux de jeunes sans diplôme, avec quelques exceptions (dans le Nord et le Languedoc-Roussillon).
En revanche, les zones d’emploi situées en Île-de-France, à la frontière de la Suisse, en Rhône-Alpes, au sud du Massif Central, en Pays de la Loire et en Bretagne, se distinguent dans l’ensemble par de faibles taux, souvent inférieurs à 10 %. La géographie des jeunes non insérés, à savoir ni en emploi ni en études, est sensiblement similaire.
Les facteurs explicatifs tiennent à la fois aux contextes économiques, sociodémographiques et aux spécificités en matière de formation.
Le contexte économique et social de ces zones d’emploi peut présenter des difficultés en termes d’environnement plus ou moins propice à la réussite scolaire : montée du taux de chômage, faiblesse du niveau de vie médian. Le chômage est susceptible d’agir directement sur l’échec scolaire, à travers l’image du marché du travail et la rentabilité attendue des études, notamment pour les jeunes peu ou pas diplômés. Les problèmes d’emploi rencontrés par les adultes peuvent décourager les jeunes de poursuivre des études. Un faible niveau de vie peut agir comme un frein à mener une scolarité dans de bonnes conditions. Les bas revenus peuvent affecter la scolarité en contraignant les dépenses de toutes natures, y compris de matériel éducatif.