L’électricité ne se stockant pratiquement pas, l’équilibre entre la production et la consommation doit être effectif à tout instant. Pour assurer cet équilibrage permanent, la force du réseau est d’assurer l’adéquation entre une offre de production de plus en plus diversifiée (montée en puissance des énergies renouvelables) et une demande également variable, l’optimisation de l’exploitation de la production passant aussi par les échanges avec les pays frontaliers.
Le rapport entre la production totale et la consommation totale d’électricité par région en 2013 varie de 7% en Île-de-France (consomme 14 fois plus qu’elle ne produit) à 392% en Champagne-Ardenne (produit 4 fois plus qu’elle ne consomme), et pour une région sur deux la consommation excède la production. Le réseau de transport assure l’équilibre sur l’ensemble des régions. Ce taux de couverture peut être illustré par le décompte du nombre de jours pendant lesquels une région est déficitaire. Ainsi, en 2013, neuf régions sont importatrices d’électricité chaque jour de l’année : Auvergne, Bourgogne, Bretagne, Franche-Comté, Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Picardie, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur; quatre sont toujours exportatrices : Champagne-Ardenne, Centre, Haute Normandie et Rhône-Alpes. Ces situations sont un peu variables d’une année sur l’autre, entre autres en fonction des conditions climatiques et des aléas de production.
L’interdépendance électrique des territoires
Reflet de la densité démographique et de l’activité économique, la consommation est inégalement répartie sur le territoire. Certaines régions affichent une consommation plus de cinq fois supérieure à leur production – Bourgogne, Bretagne, Franche-Comté, Île-de-France – alors que d’autres produisent deux fois plus que leur consommation – Centre, Lorraine, Champagne-Ardenne et Haute-Normandie. Comme les moyens de production sont rarement situés dans les zones géographiques où les consommations sont élevées, il en ressort une grande disparité entre les régions quant à leur aptitude à couvrir tout ou partie de leur consommation. Le réseau de transport permet de compenser les déséquilibres.
En 2013, les échanges contractuels avec les pays frontaliers se traduisent par un solde exportateur positif pour la France, porté par les échanges avec la Suisse, l’Italie, la Belgique et la Grande-Bretagne. À l’opposé, le bilan des échanges avec l’Allemagne demeure importateur.